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L’Orient Reflété dans la Catalogue des Modes Féminins Française

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Cette exposition est une collection d'images de catalogues de mode pour les femmes publiées à la fin du 18ème siècle. Les images ont été assemblées à partir de plaques de mode qui ont été mises en ligne par le Museum of Fine Arts de Boston. Ce que toutes ces images ont en commun est qu'elles décrivent des robes qui ont été inspirées par «l'Orient». Pour les Français de cette époque, «l'Orient» incluait les pays de l'Asie, d’Afrique, de l'Inde et du Moyen-Orient. La culture de ces pays a inspiré la mode française pendant cette période.

L'exposition a été organisée de manière à d’abord voir des robes typiquement françaises, mais les aspects de ces robes--par exemple la coiffure ou le tissu ou les rubans--sont censés imiter le style de «l'Orient». Ensuite, nous verrons des images inspirées par «l'Orient» de manière à ce que leur nom suggère «l'Orient» et leur style sera un mélange de styles précédents, ainsi que de petits morceaux de «l'Orient». Enfin, il y aura des costumes qui sont des représentations beaucoup plus précises de la mode "Orientale", mais qui sont portés uniquement dans le théâtre sur scène et non pas à la cour française.

Remarque: Les légendes sous les images ont été écrites afin qu'elles puissent être clairement lues. La grammaire a été maintenue de sorte que les erreurs sont entièrement de la mise en forme dans le catalogue.

La Perspective française de «l'Orient»

L'idée de «l’Orient» a fascinée beaucoup de l'Europe au cours des 17e et 18e siècles. L’histoire de terres étrangères, harems et des climats différents ont inspirés la culture française à l'époque. Beaucoup d'historiens ont réfléchi à la signification de «l’Orient» pour un public français. Edward Saïd représente un écrivain majeur à cet égard et, selon lui, «l’Orient» a été homogénéisé par les Français (Said, 1979). En d'autres termes, toutes les autres cultures et les gens qui ne sont pas français étaient «Autres». Des historiens plus récents tels que Meredith Martin et Ellen Welch ont réfléchi sur l'orientalisme en France comme étant plus complexe que ce que Saïd a suggéré. Martin observe que l'échange d'objets, tels que des miroirs, a permis aux Français de respecter les ambassadeurs de Thaïlande pour leur culture, qu'ils étaient reconnus comme étant différents des autres pays de Asiatiques avec lesquels la France entrait en commerce (Martin, 2015).

Dans une optique similaire, Welch explique comment le sentiment français vis-à-vis  des Turques a changé au cours de leur histoire diplomatique. Elle a dit que, «The “ferocious” Turk on early and mid-seventeenth-century ballet stages gives way to a “grotesque” or “burlesque” Turk by the 1670s, and finally to a more “verisimilar” or gallant Turk in the early eighteenth century,» (85). Elle suggère que ce changement correspond à une intensification des contacts diplomatiques entre la France et l'Empire ottoman pendant cette période. Ceci suggère que les Turques et d'autres pays "orientaux" n’ont pas été, alors, tous regroupés en un seul type «d’Autre» comme Saïd le croyait.    

«L'Orient» et la Mode             

Bien que Saïd, Martin, et Welch discutent tous les trois de points importants en ce qui concerne le regard français sur «l’Orient», la manière dont les femmes ont vu «l’Orient» était très différente. Les Françaises ont été inspirées par «l’Orient» dans leur transformation de la mode française, mélangeant à la fois une image fidèle de «l’Orient» en tant que «l’Autre» et des normes françaises. Au lieu d'homogénéiser tous les pays ou de leur accorder une attention particulière, la mode féminine combinait les cultures d'un ou plusieurs pays avec des styles typiquement français pour créer une nouvelle mode. Ce nouvel idéal de beauté incorporait des aspects de «l’Orient» avec des aspects français.

Mais ce ne fut pas toujours le cas. À l'époque de Marie-Antoinette, «l'Orient» était représenté au théâtre. En particulier, les coiffures ont été nommées d'après des pièces qui présentent des personnages «orientaux», tels que la coiffure de «la veuve de Malabar» qui était dans un almanach de Marie-Antoinette. A part la coiffure, le reste de la tenue est restée française. Le changement de style à la fin du 18ème siècle, alors, était profond. Dorénavant, «l'Orient» était présent dans la robe, le maquillage, la coiffure de la femme française. Cette transformation et son effet sur les femmes de l’élite parisienne française sont ce que cette exposition explorera plus en détail.